La FrançAfrique Expliquée aux Néophytes
.
L'expression "FrançAfrique" semble avoir été employée pour la première fois, en 1955, par l’ancien président de la Côte d’Ivoire, Félix HOUPHOUËT-BOIGNY, pour définir les bonnes relations avec la puissance colonisatrice Française dont il était député, tout en militant pour l'indépendance de son pays.
.
Les réseaux d'influence Français en Afrique sont une composante des relations diplomatiques entre la France et ses anciennes colonies Africaines. Elle recoupe largement l'espace de la francophonie.
Les pays concernés sont :
Le Togo, le Congo Brazzaville, la République démocratique du Congo, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Tchad, les Comores, le Gabon, le Burkina Faso, le Bénin, la Guinée, le Niger, le Mali, la Centrafrique, la Mauritanie, la Guinée Équatoriale, Madagascar et Djibouti
.
Le réseau consulaire Français est très dense en Afrique, bien qu'il soit dense dans le monde entier en général ; c’est le 2e réseau consulaire après celui des États-Unis.
L'aide au développement Française en Afrique s'articule autour de deux organismes : l'AFD qui gère les financements d'état à état et la Proparco, prêteur à taux préférentiel pour les intérêts économiques Français en Afrique.
.
Accords de Défense pour maintenir les serviteurs de la France au sommet des Etats Africains
Les accords de défense signés au moment des indépendances donnent le cadre de la coopération militaire entre la France et divers pays Africains. Ces mêmes accords empiètent parfois largement sur le terrain économique dans leurs annexes et sont souvent complétés par des accords spéciaux, tenus secrets.
.
Par exemple, l'Accord de défense entre les Gouvernements de la République Française, de la République de Côte d'Ivoire, de la République du Bénin et de la République du Niger du 24 avril 1961, établit l'installation de forces militaires Françaises dans ces trois pays, leurs facilités de circulation et d'utilisation des infrastructures et évoque des "Accords spéciaux" aux termes desquels ces trois pays peuvent demander l'aide de la France en matière de défense.
.
La deuxième annexe de cet accord de défense, concernant les "matières premières et produits stratégiques" (hydrocarbures, uranium, lithium...), stipule que ces mêmes pays, "pour les besoins de la défense, réservent par priorité leur vente à la République Française après satisfaction des besoins de leur consommation intérieure, et s'approvisionnent par priorité auprès d'elle" et "lorsque les intérêts de la défense l'exigent, elles limitent ou interdisent leur exportation à destination d'autres pays".
Il existe actuellement cinq bases militaires Françaises en Afrique (forces pré-positionnées) situées à Dakar, N'Djamena, Djibouti, Abidjan et Libreville plus celles situées sur les territoires Français de Mayotte et de la Réunion.
La politique Africaine de la France, depuis près de cinquante ans, est élaborée à l’Elysée, ou plutôt à la cellule Africaine de l’Elysée (six rue de l’Elysée), où le Président et ses conseillers décident de l'assistance militaire à apporter aux pays Africains ou aux régimes dictatoriaux qui les gouvernent.
.
La cellule Africaine est indissociable de son fondateur, Jacques FOCCART, nommé par le Général de GAULLE puis inspirateur de Jacques CHIRAC qui, au début de son mandat, a admis l’avoir eu tous les jours au téléphone.
.
La monnaie pour contrôler, gérer et soumettre les Etats Africains
La zone franc rassemble quinze États Africains et des territoires du Pacifique répartis en quatre groupes :
- Huit États d’Afrique de l’Ouest : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo formant l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), dont l'institut d'émission est la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO)
- Six États d’Afrique Centrale : le Cameroun, la République Centrafricaine, la République du Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad, formant la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), dont l'institut d'émission est la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC)
- L'Union des Comores, utilisant le Franc Comorien
- L'île de La Réunion a utilisé le franc CFA de 1945 à 1975, avant d'adopter le franc français.
L'arrimage monétaire a permis à ces pays d'avoir une monnaie exceptionnellement stable pour l'Afrique auparavant rattaché au Franc Français, maintenant à l'Euro en jugulant la tentation de la "planche à billet". La plupart des pays de ces zones ont mis en place des mécanismes de contrôle des changes afin d'éviter les fuites de devises.
.
Historique du franc CFA
Créé initialement en 1939, juste avant la Seconde Guerre mondiale, de fait le franc CFA est officiellement né le 26 décembre 1945, jour où la France ratifie les accords de Bretton Woods et procède à sa première déclaration de parité au Fonds monétaire international (FMI). Il signifie alors "franc des colonies Françaises d'Afrique".
Il est alors émis par la caisse centrale de la France d'outre-mer.
Il s'agit alors de restaurer l’autorité monétaire Française dans ces territoires qui ont été isolés de la métropole durant la seconde guerre mondiale, et ont souffert de la raréfaction des échanges, et ont dû parfois créer des émissions locales appuyées sur d'autres devises que le franc Français (par exemple le dollar US), voire accepter des émissions fantaisistes par les troupes armées, ou accepter la monnaie des occupants, comme ce fut le cas pour les protectorats et territoires Français en Asie, alors que ces territoires, et les institutions financières locales publiques et privées, doivent gérer leurs dettes extérieures à la fin du conflit mondial.
La règle du jeu monétaire est simple : dans tous les pays membres circuleront désormais des billets de nom et de graphismes différents mais de valeur respective fixe — la parité. Un franc CFA ou Comoriens vaudra donc partout et toujours 2 centimes Français — 1 franc français vaut donc 50 francs CFA ou Comoriens. Les initiales CFA désignent alors la "Communauté Financière Africaine" pour les sept États de l'Ouest et la "Coopération Financière de l'Afrique Centrale" pour les six autres pays.
Le franc CFA jouit de la "libre convertibilité" rendant l'échange constamment possible à ce cours entre toutes les monnaies.
Cette "libre convertibilité" devient une arme à double tranchant, car imprimer du franc CFA équivaut à créer du franc Français. La Banque de France aura donc pour tâche de surveiller au plus près les politiques monétaires des trois banques Centrales Africaines et Comorienne.
Cette prééminence passe par l'engagement de la Banque de France de fournir en cas de besoin des devises aux trois banques centrales si celles-ci épuisent leurs réserves ; en fait elle s'engage à combler les trous.
Pour mieux exercer son contrôle, la Banque de France fait centraliser les réserves de change auprès du Trésor Français qui détient donc un "compte d'opération" au nom de chacune des Banques Centrales.
Ces comptes pouvant être débiteurs ou créditeurs, ils génèrent des mouvements d'intérêts.
.
Pendant longtemps, les soldes ont toujours été à peu près équilibrés, le système ne coûtait pas beaucoup de devises à la France, d'autant plus qu'elle n'intervenait qu'en dernier recours. Les banques centrales devaient d'abord inciter les pays endettés de la zone à négocier en priorité des délais de paiements supplémentaires à leurs créanciers étrangers avant de demander de bénéficier de la couverture du parapluie monétaire Français.
.
En 1958, le franc CFA devient "Franc de la Communauté Française d'Afrique".
Avec les indépendances, une première critique de nature "idéologique" traverse la zone franc. Selon ses détracteurs, le mécanisme du franc CFA pérennise des relations dépassées entre les pays nouvellement indépendants et l'ancienne métropole coloniale.
Les États Africains sont privés d'un réel pouvoir monétaire qui est un rouage d'une réelle indépendance. C'est cette conviction qui explique en 1973, le départ de Madagascar et du Mali. Cependant, rapidement ces deux pays se retrouvent avec de sérieuses difficultés économiques et le Mali finit par réintégrer le système en 1984.
Cette expérience, finalement, servit à renforcer la cohésion des pays membres, ceux-ci ayant vu que la liberté monétaire pouvait surtout être la "liberté de faire faillite".
Un autre débat, tournait autour des conséquences des fluctuations du franc Français, car la valeur du franc CFA dépendit longtemps des impératifs des relations économiques et financières entre la France et l'Allemagne plutôt que de la réalité et des besoins des pays membres de la zone franc.
.
Quand le franc Français était dévalué, toutes les autres grandes monnaies devenaient plus chères, leurs produits plus onéreux et leurs dettes en dollars toujours plus lourdes. Par contre, les exportations des pays de la zone franc devenaient plus compétitives, mais comme ces exportations ne concernaient en général que des produits agricoles de base (banane, café, coton, bois...) dont la demande n'est pas élastique, l'avantage s'avérait relativement faible, excepté pour la France qui voyait ses produits industriels acquérir un avantage concurrentiel dans la zone franc, d'où la notion de chasse gardée.
En 1985, la Guinée équatoriale intègre le système et en 1997 la Guinée-Bissau l'intègre à son tour.
En septembre 1993, la "libre convertibilité" est abolie.
Aujourd'hui, l'appellation franc CFA signifie franc de la Communauté Financière d'Afrique pour les pays membres de l'UEMOA, et franc de la Coopération Financière en Afrique centrale pour les pays membres de la CEMAC.
Le franc CFA confère aux pays qui l'ont adopté, grâce à son lien fort avec l'Euro, une crédibilité internationale que n'ont pas de nombreux autres pays. Par contre, l'euro s'avérant une devise extrêmement forte, les pays de la zone franc CFA souffrent de leur monnaie trop surévaluée, tout le contraire de ce qui se passait avant lorsque le franc Français connaissait de nombreuses dévaluations ; ce qui d'ailleurs avait aussi des côtés négatifs
Le franc CFA en fonctionnant comme un pot commun de devises, la zone permet un équilibre global des réserves monétaires. Cependant, si ce sont toujours les mêmes pays qui sont créditeurs, la tentation peut s'avérer forte, pour ces pays, de quitter le système. Devenus crédibles par leur appartenance à la zone franc, certains pays comme le Gabon et le Cameroun ont su amorcer une diversification de leurs échanges et fortifier leur économie, ce qui a incité la France à s'interroger sur l'opportunité de continuer à délivrer sa garantie monétaire, mais en fait, le même problème se pose pour l'euro.
.
Les planches à billets étant sous contrôle de la Banque de France, aucun pays n'est en mesure de créer de la monnaie au-delà de ses stricts besoins, ce qui favorise une inflation très basse du même ordre que celle de la zone euro, à comparer avec les taux nettement supérieurs de leurs proches voisins.
.
La maîtrise de la création monétaire a comme corollaire l'obligation de maîtriser la dépense publique. Le Trésor Français consent des avances mais, en aucun cas, elles ne peuvent dépasser 20 % des recettes budgétaires, pays par pays. Tout dérapage se traduit immédiatement par des fins de mois difficiles pour la trésorerie du pays en cause ; les retards dans le paiement des factures de l'État et dans le versement des salaires des fonctionnaires constituent ainsi un indicateur de solvabilité des pays de la zone franc.
Cependant, lorsqu'ils sont privés de trésorerie, ces pays ont dans une certaine mesure la possibilité de s'endetter à l'extérieur de la zone franc, auprès de bailleurs de fonds (comme l'agence française de développement) qui jamais n'auraient consenti de crédits s'ils n'avaient pas eu la garantie que la gestion de leurs finances publiques n'était pas aussi rigoureuse.
.
Patrick Eric Manpouya
Kouchner: de l'argent dans les poches, du sang sur les mains...
Par Laurent SAID
"Ce n'est pas bien Mr Kouchner !"
Mais, qu'est ce qui n'est pas bien ?
Se prostituer et vendre son entremise d'état à des chefs que l'on feignait de critiquer pour augmenter sa cote de popularité ?
Attaquer le timide symbolique Secrétariat aux Droits de l'Homme ?
Avaliser le massacre de centaines de milliers de civils irakiens pour chasser l'ex-allié Saddam ?
Faire des gesticulations humanitaires autour de Gaza pour permettre aux "opérations" d'être réalisées sans une réprobation unanime ?
Aider les "freedom fighters" Ben Laden, Heykmatyar, Haqqani ou Massoud à lutter contre les laics afghans avant d'être prêt à occuper le pays pour les en chasser ?
Brasser de l'air autour du Rwanda alors que la Goebbels rwandaise vit en France, assise sur une assurance vie constituée de dossiers "atomiques"?
Porter un sac de riz en Somalie devant les caméras de CNN ?
Travailler pour l'Empire du Bien contre l'Axe du Mal ?
Ceux qui suivent mon blog savent que j'aime poser des questions auxquelles chacun est libre de répondre ou non, informé ou pas...
Mais, en cette période anniversaire de la disparition de l'homme d'état Ibni Oumar Mahammat Saleh, je ne vais pas seulement "quizzer" sur le sujet mais accuser.
Bernard Kouchner et Nicolas Sarkozy ont parrainné l'arrestation, la torture et la disparition de ce démocrate au Tchad.
Informés en temps réel de son sort, ils ont décidé de ne pas imposer de ligne rouge au putchiste-président contre une aide militaire directe, logistique et financière. Dans ce monde, un président et un ministre ne tuent pas de leurs mains. Ils "règlent des problèmes par locaux interposés".
Il suffisait de dire "la ligne rouge est: on ne touche pas aux démocrates" pour qu'Ibni et les centaines de militants d'opposition, de militants associatifs, ... restent en vie. Il suffisait de le dire et ils ne l'ont pas dit !
Ibni était un problème pour les atlantistes. Il ne voyait dans la présence militaire française en Afrique qu'un moyen de défendre des sous-traitants dictateurs ou de défaire des élus empécheurs de tourner en rond.
Le duo Sarkozy-Kouchner considère cet outil militaire post colonial comme un moyen d'aider la Grande Amérique. Il ne faut donc diminuer la présence qu'en trompe l'oeil... Il est aussi urgent de dénoncer la Françafrique que pour mieux ... la consolider.
Alors Kouchner, tu as touché de l'argent pillé aux peuples pour intriguer au profit des pillards ? Possible mais il y a pire...
Rédigé par : Ce n'est pas bien Kouchner. | 19/09/2009 à 16:42